Sous
l’impulsion d’Arsène Wenger, Monaco signe Georges Weah, un jeune avant-centre
de 21 ans en provenance du club africain du Tonnerre de Yaoundé. Titulaire
et capitaine de sa sélection, Weah est un attaquant solide, teigneux,
puissant et rapide.
Venu en
tant que suppléant de Mark Hateley, Weah explose littéralement en ce début
de saison 1989. Prenant la place d’un décevant José Touré, il est aligné
sur le terrain avec le pivot anglais. Au départ en trombe s’en suit un gros
passage à vide en milieu d’exercice et un finish exceptionnel pour un bilan
comptable de 17 buts. Auréolée du ballon d’or africain, Weah se trouve
moins décisif la saison suivante, se rattrapant au niveau continental en
réalisant d’excellentes performances lors de l’épopée monégasque en Coupe
des Coupes 1990.
La
saison 1991 est dit-on celle de la maturité pour Weah. Moins flamboyant
mais pour la première fois régulier, il devient le pilier de l’équipe de
Wenger et avec 5 buts en 6 rencontres offre presque à lui seul la Coupe de France à
Monaco, malgré une finale plus timide.
La saison
suivante, avec 12 buts lors des 11 premières journées de championnat, Weah
se place devant Papin au classement des buteurs et pose Monaco en leader
devant Marseille. On compare alors le libérien à Marco Van Basten et on le
voit finir la saison à 40 buts. Malheureusement, Weah tombe à nouveau dans
les travers de l’inconstance en étant quasi-muet durant 5 mois, et mettant
Monaco en difficulté. Finissant par se ressaisir en fin de saison, le mal
est pourtant déjà fait en championnat, qui voie l’OM une nouvelle fois
sacré.
Deuxième
meilleur buteur et meilleur passeur de D1, Weah jouit d’un bilan très
positif. Pourtant le joueur a d’une certaine manière déçu. Son incapacité à
conserver un haut niveau sur la durée agace quelque peu. Le PSG propose
alors à Monaco le dossier Klinsmann clé en main, que le club parisien avait
d’abord monté pour son propre compte, en échange de Weah. Monaco dit banco.
Un communiqué commun aux deux clubs annonce ainsi le double transfert de
Weah à Paris et de Klinsmann à Monaco.
George
Weah a laissé une trace impérissable aux supporters rouges et blancs,
chacun gardant le souvenir d’un joueur digne de figurer dans la lignée des
grands attaquants monégasques de l’histoire. Pourtant, la carrière
monégasque de Mister George fut aussi frappée par le sceau de
l’inconstance. Ainsi, si le souvenir qu’il laisse sur le Rocher est plus
que justifié au vu de l’ensemble de sa carrière, cela est moins évident
pour son passage à Monaco. Car c’est à Paris, puis à Milan, que Weah deviendra
vraiment grand.
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