Lancé par Tigana à Lyon,
Ludovic Giuly va rapidement devenir la sensation de Gerland, devenant le
meilleur buteur du club. Par la suite, de par son profil spécifique, Giuly
va avoir du mal à trouver sa place dans le système lyonnais et se retrouve
joker de luxe au cours de la saison 1997/1998.
Monaco prépare déjà la saison suivante et saute sur
l’occasion pour attraper un des plus grands espoirs français. Sous
l’impulsion de Tigana, Giuly rejoint ainsi Monaco dès janvier 1998 pour 45
millions de francs, soit le plus gros transfert franco-français de
l’époque. A l’ASM, Giuly va avoir du mal à s’imposer. Non qualifié en Ligue
des Champions pour avoir joué en Coupe de l’UEFA avec Lyon, Giuly est
écarté des grands défis monégasques et se heurte en championnat à un losange
champion de France en titre et intouchable (Djetou, Collins, Legwinski
et Benarbia).
Ce n’est que lors de la saison
suivante que, profitant du départ de Benarbia, Giuly se fait une place au
sein d’un onze monégasque renforcé par la venue de Lamouchi et Gava. Mais
l’association des trois hommes sur le terrain a du mal à fonctionner. Sur
un plan personnel, Giuly ne démérite pas mais ne convainc ni au poste de
meneur de jeu, ne l’étant pas lui-même, ni au poste de milieu droit,
position bien trop défensive, et ni en tant qu’attaquant, n’étant pas non
plus un finisseur redoutable. A l’instar d’un Djorkaeff, Giuly est en effet
un joueur à part, difficile à insérer dans un système.
La démission de Tigana et
l’arrivée de Puel va changer la donne. Puel sacrifie le poste de meneur de
jeu (Lamouchi en fera les frais) et adopte l’animation en vogue qui fait
gagner le Bordeaux cru 1999 : deux milieux offensifs excentrés. Avec
Giuly à droite et Gava à gauche, Monaco devient la meilleure équipe de la
seconde moitié du championnat et accroche une qualification en coupe
d’Europe.
Giuly a enfin trouvé sa place,
et c’est à ce poste qu’il fera désormais les beaux jours de Monaco. Dans
l’ombre des stars que sont Gallardo, Simone, Barthez ou Trezeguet, Giuly
accomplit un travail de tout premier ordre au cours de la saison 2000,
harcelant constamment les défenses, bénéficiant des espaces créés par
Gallardo qui monopolise systématiquement deux joueurs adverses. Dans une
saison 2001 plus douloureuse, il est le seul avec Djetou à conserver le
même niveau que lors du titre de Champion de France.
Indisponible quasiment toute la
saison 2002, il revient la saison suivante totalement transformé. Associé à
Jérôme Rothen qui vole la place à un Gallardo en difficulté, Giuly devient
un leader dans les vestiaires comme sur le terrain, prenant le jeu à son
compte. C’est ainsi avec une dimension supplémentaire que Capitaine Giuly
emmène Monaco jusqu’aux portes du titre, soufflé par Lyon dans les
dernières journées.
Sa saison 2004 sera encore
meilleure. S’octroyant même un rôle inédit de finisseur, Ludovic Giuly est
définitivement le joueur clé d’une excellente équipe monégasque qui se
hissera jusqu’en finale de la
Ligue des Champions. L’exploit de Giuly face au Real de
Madrid en étant le fait le plus marquant. Sa blessure au cours de la triste
finale de C1 privera clairement Monaco du titre de champion d’Europe et
Giuly d’une place méritée à l’Euro 2004.
Après 6 saisons et demi passées
au club et alors qu’il donne sa priorité à l’ASM qui ne lui témoigne pas
autant de respect avec une proposition de contrat grotesque, Ludovic Giuly
accepte l’offre de Barcelone avec qui il sera finalement Champion d’Europe.
Giuly aura durablement marqué les esprits des
supporters, entrant dans le cercle très fermé des joueurs emblématiques de
l’histoire du club, symbole d’une grande épopée porteuse de grandes
émotions.
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