ASMFoot.fr - Fiche de Joueur

 

Claude PUEL (Entraîneur)

 

 

 

 

Nom

Claude Puel

Nationalité

France

Naissance

2 Septembre 1961 à Castres

Fonctions

Préparateur Physique

Entraîneur

Entraîneur

Arrivée

Janvier 1999 - Préparateur Physique de Monaco

Départ

2001 - Licenciement - Puis Entraîneur de Lille

Palmarès à Monaco

Vainqueur

Championnat de France 2000

Trophée des Champions 2000

Second

Coupe de la Ligue 2001

Distinctions

 

 

 

 

 

        Celui qui avait passé toute sa carrière au service de l’AS Monaco n’avait pas obtenu de la part de la direction une proposition de reconversion lorsqu’est venu le moment de mettre un terme à sa carrière de joueur. Et c’est sous l’initiative et avec l’insistance de Jean-Luc Ettori et de Jean Petit que Claude Puel put intégrer le staff monégasque en tant que préparateur physique.

       Début 1999, après la démission surprise de Jean Tigana, il se retrouve propulsé entraîneur intérimaire. Finalement maintenu puis prolongé après une série de 5 victoires en 6 matchs, il sauve la saison du club en le qualifiant pour la Coupe de l’UEFA au terme d’un finish digne d’un champion de France.

       C’est lors de la saison 2000 que Puel entame son premier vrai exercice, pourtant il n’aura pas vraiment son mot à dire dans le recrutement. C’est avant tout sur l’initiative présidentielle que viennent les Gallardo, Simone et Marquez, une campagne de recrutement ambitieuse certes mais peu réfléchie. Car Puel doit alors composer avec un effectif riche et talentueux mais extrêmement déséquilibré, trop porté vers l’avant et trop inexpérimenté en défense.

       Après 3 journées seulement de tâtonnement, le jeune entraîneur (38 ans) trouve la formule idéale dans un 442 carré où Lamouchi est reconverti avec succès en milieu défensif. Puel transforme alors une somme d’individualités en un collectif redoutable, adepte du football champagne et fonctionnant sur un seul credo : le fameux « état d’esprit » de Puel.

      Car le Claude Puel entraîneur conserve et transmet les mêmes valeurs qui le motivaient lorsqu’il était joueur : le sens du sacrifice et l’esprit d’équipe avant tout, « même avant le plaisir ». Le message passe à merveille et même le Marco Simone caractériel de Paris s’en retrouve transformé.

      Champion de France haut la main, Puel n’est pourtant pas au bout de ses peines au moment d’aborder sa seconde saison complète. Encore une fois, l’entraîneur monégasque n’a pas vraiment son mot à dire face à l’omnipotent Campora, qui profite de la bonne cote de ses joueurs pour faire quelques plus-values et se voit contraint, à cause d’un marché qui s’emballe trop, de payer le prix fort pour des remplaçant bien moins talentueux.

      Cette fois-ci, Claude Puel, dépossédé de quelques-uns de ses joueurs clés ne trouve pas la solution miracle. Après avoir été un temps maintenu par Campora pour une troisième saison, il sera finalement injustement licencié au profit de Didier Deschamps.

      Dès lors, tout le monde en Principauté attend chaque été son retour à la tête de son équipe de cœur.

Carrière à Monaco

 

Saisons

Champ.

France

Coupe France

Coupe

Ligue

Trophée Champ.

Europe

Total

Mj

B

Mj

B

Mj

B

Mj

B

Mj

B

Mj

B

1998/1999

D1-04

C3

15

-

1

-

1

-

-

-

0

-

17

-

1999/2000

D1-01

C3

34

-

5

-

2

-

-

-

8

-

49

-

2000/2001

D1-11

C1

34

-

1

-

5

-

1

-

6

-

47

-

Total

83

-

7

-

8

-

1

-

14

-

113

-

 

ASMFoot.org - Fiche de Joueur

 

Le 442 Carré de Claude Puel

 

 

 

 

 

La Tactique

Brève chronologie

Assurant l’intérim après la démission de Tigana en milieu de saison 1999, Claude Puel est comme son prédécesseur adepte du milieu en losange. Mais c’est en mettant en place un dispositif inspiré du leader bordelais et qui descend du vieux 442 à plat  que Puel remet en selle l’ASM. Souhaitant instaurer un losange en 2000, il se résout rapidement à utiliser de nouveau le 442 carré qui permet au club de remporter le championnat de France. Dès lors, il conserve le dispositif jusqu'à son départ à la fin de la saison 2001.

D’une manière générale, Claude Puel aura su malgré un effectif imposé développer un dispositif tactique qui propose un football des plus spectaculaires.

L’animation

Le dispositif de Claude Puel est basé sur l’explosivité. L’équipe alterne en cours de match des périodes de forte domination et des périodes plus passives. La période de domination est caractérisée par un jeu de passes courtes rapidement exécutées avec une circulation haute du ballon. Le jeu sans ballon s’appuie sur un pressing haut et de tous les instants. L’ensemble offre une courte mais intense période apte à déstabiliser complètement l’adversaire, le poussant à la faute. La période plus passive, permettant de reposer les organismes s’appuie sur une formation relativement bien en place qui offre deux lignes resserrées de défense à plat (4 défenseurs et 4 milieux) dans lequel le danger reste constant grâce à la position avancée des 2 attaquants et l’expression des talents individuels.

Cette explosivité est souvent utilisée d’entrée de jeu afin de surprendre l’adversaire et faire rapidement la différence, permettant de gérer le reste du match avec plus de sérénité.

Les Besoins

Le dispositif tient sa force de la variété des approches : collectives, individuelles, centrées, excentrées. Il donne une large part à l’inspiration et offre une belle latitude à l’expression des solistes. Il nécessite donc de fortes individualités mais devant disposer d’assez d’humilité pour être réceptif aux messages de l’entraîneur afin de créer une vrai force collective.

La Variante (4312)

Devant cadrer une équipe résolument tournée vers l’offensive et peu encline à maîtriser avec sagesse les efforts, Claude Puel utilise à de nombreuses reprises un système plus prudent à trois milieux défensifs. Le principe étant de sacrifier un des deux milieux excentrés au profit d’un troisième récupérateur. Ce système est surtout mis en place en cours de match afin de conserver une avance de buts obtenue très tôt dans la partie.

Saison 1998/1999

La Saison

En difficulté sportive avec son club et relationnelle avec ses joueurs, Jean Tigana jette l’éponge en Janvier 1999. C’est ainsi que Claude Puel est nommé entraîneur intérimaire, alors qu’il ne dispose que de deux années d’expérience dans le staff en tant que préparateur physique. Entraîneur tout aussi rigoureux mais moins rustre que Tigana, Puel réussit à transmettre les valeurs qui ont fait sa force en tant que joueur, son fameux « état d’esprit » composé de rigueur, d’humilité et de solidarité. Tactiquement, Puel modernise la formation monégasque en adoptant les dogmes du moments : couverture alterné et 442 carré.

La combinaison tactique et mentale permet au club de s’engager vers une remontée spectaculaire, ne perdant qu’à une seule reprise dans la deuxième partie du championnat. Puel est alors maintenu à son poste pour la saison suivante.

Les Joueurs

La défense se modernise par rapport à l’ère Tigana puisque que le club adopte pleinement le système de couverture alternée. Le départ de Konjic dès l’hiver, véritable stoppeur, et la titularisation de Christanval, libéro de formation, étant le symbole de cette transition.

Sagnol profite de la couverture de Legwinski qui penche encore vers la droite pour venir appuyer l’attaque.

Au milieu de terrain, Puel abandonne le 442 losange de Tigana trop offensif avec le trio Lamouchi, Gava, Giuly. En s’inspirant du 442 carré qui fait gagner Bordeaux, l’entraîneur renforce l’entrejeu avec deux véritables récupérateurs. Le choix des milieux offensifs titulaires est surtout déterminé par les indisponibilités, et la blessure de Gava permet l’adoption d’une doublette relativement complémentaire composée de Lamouchi et Giuly.

En attaque, le départ de Henry, inconstant depuis le début de la saison n’altère pas l’efficacité offensive. Une efficacité toutefois relative, puisque Ikpéba et surtout Trezeguet se sentent moins à l’aise en l’absence d’un véritable meneur.

Mais le gros travail effectué par Puel est d’abord mental, réussissant à faire passer son message de solidarité entre les joueurs, alors que Tigana ne disposait plus de l’écoute de ses troupes. L’exemple frappant étant le retour du 442 losange composé de Lamouchi, Giuly et Gava (de nouveau en forme). Ce système qui avait vu Tigana échouer n’altère pas l’excellente dynamique du club retrouvée avec le 442 carré.

Le 442 carré instauré par Puel en 1999 était en effet une formation de circonstance et non de conviction, liée à la nécessité de retrouver tout autant un équilibre entre les lignes qu’une confiance pour les joueurs.

Saison 1999/2000

La Saison

Le maintien de Puel au poste d’entraîneur ne conduit toutefois pas le duo Campora/Biancheri à lui laisser la totale maîtrise du domaine sportif. Puel doit donc composer avec les choix de sa direction. Alors qu’il souhaite un milieu gauche pour instaurer un losange et un défenseur expérimenté pour encadrer Sagnol et Christanval, amputés de Dumas, Puel reçoit un meneur de jeu (Gallardo) et deux jeunes défenseurs (Contreras et Marquez). Certes l’effectif dispose d’un potentiel hors norme mais Puel doit composer avec un groupe jeune et déséquilibré.

L’entraîneur maintient son choix du 442 losange mais se retrouve avec les mêmes difficultés que Tigana en 1998/1999. Puel tente alors un tour de force en adoptant le 442 carré qui avait stabilisé son équipe en 1999 avec un Lamouchi reculant d’un cran. La formule paie et va propulser Monaco Champion de France.

Un champion certes moins solide défensivement et qui se sera souvent incliné, mais qui aura brillé en proposant un football « champagne », offensif et chatoyant.

Les Joueurs

Barthez, malgré plusieurs contre-performances sportives, devient un guide pour sa jeune défense. Une défense qui s’appuie entièrement sur un Marquez faisant preuve d’une maturité hors norme pour son âge. Avec Christanval, il forme une charnière centrale adepte des interventions propres et des relances appliquées. Le placement intelligent des deux joueurs compense le déficit dans les combats physiques.

L’entrejeu s’avère relativement complémentaire. Da Costa puis Djetou qui s’imposera après une longue méforme, sont les joueurs les plus engagés physiquement. Dans un autre registre, Lamouchi excelle dans l’interception et la relance principalement sur Gallardo.

Devant, Giuly est l’électron libre de la formation, souvent alerté par un Sagnol offensif qui préfère passer par-dessus Lamouchi. Giuly ne recherche pas directement les attaquants. Lorsqu’il ne provoque pas, il préfère servir un Gallardo plus apte à conduire le jeu de l’équipe.

Le trio Gallardo, Simone, Trezeguet s’avère être le moteur du jeu collectif de l’équipe, effectuant de nombreuses combinaisons en triangle. Gallardo est le centre du dispositif, alimenté directement par Léonard, Lamouchi et Giuly, l’argentin qui se recentre souvent impose son rythme et use d’un registre riche et varié. Marco Simone s’avère très disponible et très mobile, tournant autour de Trezeguet. Gallardo mobilisant l’entre-jeu adverse et Trezeguet la charnière centrale adverse, Simone bénéficie de beaucoup d’espace malgré la position très haute de l’ensemble de l’équipe.

Trezeguet, disposé très haut, sert de point de fixation à Gallardo et Simone. Lorsqu’il ne concrétise pas les actions, l’avant-centre remise à la perfection, permettant à Simone de se retrouver en position idéale pour marquer.

Saison 2000/2001

La Saison

C’est une intersaison difficile dans laquelle Claude Puel n’a que trop peu son mot à dire qui scelle d’emblée le destin de cette saison. A l’exception des mouvements de gardien, Puel voit, impuissant, le départ de 3 de ses joueurs clés (Sagnol, Lamouchi, Trezeguet) remplacés par des éléments de qualité moindre et au profil totalement différent (Jurietti, Dabo, Nonda).

L’entraîneur tente malgré tout de maintenir le cap de la saison passée en se basant sur les certitudes acquises et les éléments qui n’ont pas bougé, cependant une défense constamment remaniée et un collectif moins performant enracine l’équipe de Monaco dans l’anonymat du ventre mou, malgré un bon parcours en Coupe de la Ligue. Puel est démis de ses fonctions à la fin de la saison par Campora.

Les Joueurs

La défense est un chantier perpétuel pour Claude Puel. Blessures, contre-performances et affaires extra sportives empêchent toute pérennité et sérénité de s’installer dans l’arrière-garde monégasque. Ainsi, malgré la qualité intrinsèque des joueurs, les multiples changements subis ou conscients ont raison de la solidité défensive de Monaco. Marquez est toutefois l’élément moteur du bloc défensif monégasque dont la seule présence prévient quasi systématiquement Monaco de la défaite. Hormis Marquez, seul Djetou, précieux par sa polyvalence, se maintient à un niveau de champion de France. A droite, Jurietti, qui évoluais à gauche à Bastia, peine à s’imposer, mais l’arrivée de Panucci à la mi-saison offre à la formation monégasque un atout supplémentaire aussi bien défensivement qu’offensivement.

Dans l’entre-jeu, l’absence du premier relanceur Lamouchi se fait sentir, Dabo ne disposant pas des mêmes qualités. Seul Farnerud fait preuve, pendant une courte période, des mêmes qualités que l’ancien monégasque.

En attaque, le départ de Trezeguet engendre un coup d’arrêt à la force collective et l’efficacité offensive de l’équipe. Simone, amputé de son point de fixation, se retrouve esseulé tandis que Nonda, habitué à Rennes a être le centre des attentions, s’acclimate mal au collectif monégasque. Les deux attaquants ne s’accordent pas sur le terrain et se marchent sur les pieds. Ce phénomène pousse les deux milieux offensifs à privilégier des options plus directes et plus individuelles. Giuly multiplie les percussions et les déchets, tandis que Gallardo, souffrant de l’absence de Lamouchi en soutien, enchaîne les prises de risque pour compenser les manques, lui permettant de soigner ses statistiques, mais perdant grandement en productivité.