La fin
du second règne de Leduc laisse Monaco orphelin d’une de ses légendes qui
aura offert à l’ASM l’intégralité de son palmarès. A cette époque, Monaco dispose
du plus beau jeu du championnat de France et de l’effectif le plus
talentueux. Aussi, Jean-Louis Campora privilégie
la solution interne, garante d’une certaine continuité, pour remplacer
Leduc. Gérard Banide, alors responsable du centre
de formation, est ainsi l’homme
idéal. Instructeur à l’INF Vichy depuis sa création où il dirigea Ettori et
Christophe, il fut engagé par l’ASM en 1976 afin de fonder et diriger le
premier centre de formation monégasque. Banide
possède ainsi le double avantage d’être le successeur de la tradition et de
la modernité. En continuant le travail de Leduc tout en étant l’homme idéal
pour cueillir les premiers fruits de la formation qu’il à lui même fait
pousser.
C’est
donc tout naturellement que le visage de Monaco va, à partir de la saison
1980, commencer à se transformer. Aux éléments emblématiques des dernières
années tels que Moizan, Courbis,
Ettori et le redoutable secteur offensif composé
de Petit, Noguès, Dalger et Onnis,
vont éclore des jeunes tels que Christophe, Ricort,
Ninot, Couriol, Puel puis Bellone, Bijotat et
Amoros.
Tout le
travail de Banide consiste alors à assurer la
passation de pouvoir entre les deux générations. On pourrait pourtant
regretter que cela se fasse un peu trop tôt, la politique de jeunes de Banide poussant en effet des cadres encore fringants
vers la sortie, de manière peu glorieuse. Mais la transition se fait sans
heurt pour le standing monégasque. D’abord en remportant la Coupe de France 1980
avec une équipe mixte, puis en étant déjà en mesure de jouer le titre en
1981 avec pour l’essentiel des jeunes pousses monégasques.
Un titre
de Champion de France qui sera finalement conquis en 1982, avec l’art et la
manière des anciens de 1978. En effet, Banide
bien que n’étant pas un farouche partisan du football panache, ne portera
jamais atteinte à la qualité de jeu produite que Leduc avait laissé en
héritage. Un football ouvert, collectif et exalté. Son credo ? Ne pas
contrecarrer les bonnes intentions
de ses joueurs, se contentant en tant qu’entraîneur pragmatique d’orienter
ses hommes vers plus de rigueur défensive lorsque les évènements le
nécessitent.
C’est
ainsi que usant de ses solides qualités pédagogiques, il aura su en quatre
saisons assurer avec brio « l’après Leduc » ou encore
« l’après Onnis » qui devait jadis
sonner la fin du grand Monaco. Seul regret dans ce parcours, de cuisants
échecs en Coupe d’Europe, où le football exalté qui faisait merveille en
championnat n’était décidément pas adapté aux rugueuses joutes européennes.
Après
avoir monnayé ailleurs ses talents d’entraîneur durant quelques saisons, Banide boucla la boucle en retournant à Monaco
s’occuper à nouveau du centre de formation, poste qu’il occupa jusqu’à sa
retraite à la fin des années 90.
A l’exception d’une dernière pige en 1995, en tant
qu’entraîneur intérimaire de l’équipe pro, sauvant le club du désastre
sportif après le licenciement de Wenger.
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