Après
une saison 2002 désastreuse, l’AS Monaco qui a beaucoup investis les deux
dernières saisons se retrouve en grave difficulté financière. Si bien que
Jean-Louis Campora qui souhaite changer de
technicien est obligé de conserver Deschamps au poste d’entraîneur, couvert
par un contrat béton. Côté joueur, pas de folie pour Monaco qui cherche à
beaucoup dégraisser et n’engage principalement que le jeune Evra à titre gratuit.
Monaco
repars ainsi pour une nouvelle saison galère. Les résultats sont moins
désastreux mais poussent le club vers le milieu de tableau. Le 451 composé
de trois milieux offensifs (Rothen, Gallardo et Giuly) semble
trop déséquilibré.
C’est à
la toute fin novembre, à la demande des joueurs et sur le conseil de Jean
Petit, que Didier Deschamps opte pour les 442 carré
inspiré du titre 2000 et qui va faire basculer la saison. Le déclic se fait
le 30 novembre avec une belle victoire 3-1 au Parc des Princes. S’ensuit
alors une série de 13 matches sans défaites qui permet au club de prétendre
très sérieusement au titre de Champion de France, malgré un premier tiers
de championnat chaotique. Monaco deviens même le favoris tant les joueurs
de Didier Deschamps séduisent par leur enthousiasme et leur jeu, comme ce
fut le cas contre le champion en titre lyonnais (victoire 2-0).
Malheureusement
pour Monaco, malgré un duo d’attaque impérial (Nonda
et Prso) auteur de 15 buts en 6 rencontres, quelques points sont bêtement perdus en
avril et en mai et le club se met en ballottage défavorable. L’échec face à
Guingamp lors de l’avant-dernière journée est la défaite de trop, et Monaco
laisse alors Lyon et Marseille se disputer le titre lors de la dernière
journée.
Consolé
par sa victoire en Coupe de la
Ligue, et conscient qu’ils reviennent de loin, les hommes
du capitaine Giuly ne se laisseront pas abattre
et finissent la saison par carton contre Troyes (6-0) qui les propulsent à
la seconde place du championnat et a une qualification directe en Ligue des
Champions. Une bouffée d’oxygène pour un club relégué administrativement en
Ligue 2 pour raisons financières.
Car en
coulisse, de nombreux changements s’opèrent pour sauver l’ASM. Après 28 ans
de règne à la tête du club, l’emblématique président Jean-Louis Campora est sacrifié par le Prince Albert sur l’autel
des jeux politiques de la Principauté. Un nouveau pool d’investisseurs
conduit par Michel Pastor prend alors les
commandes et apporte les garanties bancaires suffisantes pour éviter la
sanction administrative et permettre à une formidable équipe de continuer
l’aventure la saison suivante.
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