Après une saison 1995 mouvementée caractérisée par la
fin de l’ère Wenger, cette saison 1996 s’inscrit sous le signe du changement
au sein de laquelle l’ASM entame une nouvelle étape de son existence. Pour
effectuer ce virage, le président Campora nomme au poste d’entraineur Jean
Tigana, auteur de très bons résultats avec la prometteuse équipe de Lyon.
Côté joueur, Sonor et Djorkaeff quittent le club. Ce dernier est remplacé
par le surprenant Bénarbia. Les deux anciens champions d’Europe marseillais
Barthez et Boli complètent la campagne de recrutement.
L’effectif
de Monaco reste l’un des tout meilleurs de France et si le titre de
champion n’est pas un objectif avoué publiquement, il est fortement
envisagé au sein du club. Pour cela, Jean Tigana doit toutefois penser les
plais d’une saison précédente tumultueuse, trouver un système collectif
viable et guider ses troupes vers la sérénité.
Monaco
entame ainsi sa saison en étant encore quelque peu en chantier. Si Scifo et
surtout Anderson tirent le groupe vers le haut, les premiers résultats
s’avèrent assez irréguliers. A cela s’ajoute un grave problème de cohésion
au sein du groupe qui trouve son origine dans l’ancienne très forte
rivalité entre le Marseille de Tapis et l’ASM. Di Méco, Barthez et
Boli forment un clan d’ex-phocéens assez prononcé s’opposant aux anciens
cadres de l’équipe (Dumas, Puel, Petit)
Cette
situation difficile va même devenir particulièrement exécrable, certains
joueurs allant jusqu’à refuser en plein match de joueur avec ses
coéquipiers. A cela s’ajoute les contre-performances de Barthez qui va même
subir une lourde suspension pour consommation de cannabis mais surtout de
Boli. Très agressif sur le terrain, l’ancien marseillais commet énormément
de fautes et est très souvent expulsé.
La trêve hivernale va
constituer une véritable bouffée d’oxygène et permettre à Tigana,
impuissant jusque là de corriger le tir. Boli qui est un véritable échec
humain et sportif est poussé vers la sortie, offrant plus de sérénité au
groupe. Avec ce nouveau départ, le visage de l’équipe va être radicalement
transformé. En attaque, Anderson est le meilleur buteur du championnat et
Madar se révèle l’élément le plus combatif. A cela s’ajoute une complicité
naissante entre Scifo et Bénarbia tandis qu’aux arrières poste, la
charnière Dumas/Thuram ne laisse rien passer.
La seconde partie de
championnat est ainsi exceptionnelle. Aucun but ne sera encaissé durant 8
journées d’affilée tandis que l’équipe va conclure sa deuxième partie de
championnat par 12 victoires et seulement 1 défaite. Monaco rattrape
finalement le PSG, longtemps à la lutte avec Auxerre pour le titre de
champion et accroche finalement la troisième place au classement.
Le délicat virage de l’ASM est
opéré avec succès et sera le point de départ des deux très belles saisons à
venir.
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