La saison 1964-1965 marque la fin d’un
groupe, celui qui avait tout gagné. L’équipe perd dès cette saison quatre
de ses « Champions de France » : Bianchéri,
Carlier, Hess et Thomas s’en vont et ne sont pas vraiment remplacés.
L’entraîneur Roger Courtois ne semble pourtant pas y voir les premiers
signes de déclin de cette génération et continue de faire confiance au
reste du groupe sans véritablement y apporter du sang neuf. Il est vrai que
le grand Monaco d’alors pouvait s’appuyer sur une quinzaine de joueurs très
compétitifs et que le départ de quatre d’entre eux n’empêchait pas de jouer
la carte de l’immobilisme en alignant les onze joueurs restant sur le
terrain et qui avaient maintes fois fait leurs preuves. Et puis, derrière
il y a des jeunes pousses champions de France amateurs qui pourraient le
cas échéant apporter au moins numériquement leurs aides.
Cependant le vieillissement du groupe
combiné à une sérieuse perte en richesse de l’effectif sera fatal au club
de la principauté, d’autant plus que les jeunes ne seront pas encore prêts.
Et malgré une jolie victoire 4-1 dès la première journée de championnat,
face au FC Nantes de Jean-Claude Suaudeau, le
futur Champion de France, l’ASM sera incapable d’enchaîner les bons
résultats. Et ce, malgré un excellent Marcel Artélésa
qui sera élu meilleur joueur français de l’année 64 par France Football.
Pour changer de direction, Roger Courtois est écarté et Louis Pirroni, auteur d’une longue carrière de joueur au
club, entraineur d'une équipe réserve double championne de France (61 et
64) et vainqueur de la coupe gambardella 62
reprend le flambeau.
Le football change en ce milieu de
décennie 60, les tactiques évoluent, les défenses se renforcent. Et Louis Pirroni, plus que tout autre en tant qu’ancien
défenseur et jeune entraîneur le comprend. Les derniers réflexes du
mythique WM tombent, Pirroni va désormais aligner
4 défenseurs dont deux spécialistes des couloirs : les deux premiers
arrières latéraux de l’histoire de l’ASM seront Casolari
et Nowak.
Malheureusement ce remaniement
permettra tout juste à Monaco d’éviter de sombrer et ne finira que dans le
ventre mou du classement avec un bilan qui n’atteint même pas l’équilibre.
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