Didier
Deschamps décide pour l’édition 2004/2005 de l’ASM de supprimer tout milieu
offensif au profit d’un troisième attaquant reculé. Après avoir recruté à grands
frais Chevanton et Kallon, Monaco se met donc à nouveau en quête d’un
attaquant polyvalent. L’entraîneur monégasque a des vues sur Anelka et
Saviola et préfère engager de manière définitive le Français. Mais c’est
finalement l’Argentin qui débarque à Monaco sous forme de prêt, le club
disposant d’un budget très limité après les sommes investies sur les autres
attaquants. Un choix d'autant plus évident que Deschamps était le seul au
club à souhaiter la venue du difficilement gérable Anelka.
Attaquant de classe internationale, de petit gabarit
mais vif, rapide et technique, Saviola est donc voué à être aligné par
Deschamps au nouveau poste hybride qu’il a conçu. Mais entre temps,
l’entraîneur monégasque est satisfait du travail effectué en intérim par Kallon
et décide de le conserver dans ce rôle, Saviola repassant en pointe.
Les
débuts de Saviola à Monaco vont être difficiles. N’ayant pas effectué la
préparation d’avant-saison, l’international argentin doit prendre du temps
pour rattraper son retard et se heurte à un championnat de France plus dur
défensivement que celui d’Espagne. Ayant pêché par facilité, l’Argentin ne
s’attendait pas à être aussi bousculé.
Entre
temps, Didier Deschamps se rend compte de son erreur tactique et éprouve
les pires difficultés à compenser l’absence d’organisateur, obligeant
Kallon, Chevanton et Saviola à évoluer à des postes contre nature pour
entourer l’avant-centre Adebayor, pour lequel il conserve une confiance
inébranlable.
Tour à
tour milieu offensif ou ailier, n’ayant pas l’occasion d’évoluer à son vrai
poste, Saviola ne sera jamais en mesure de faire profiter l’ASM de tout son
talent. L’Argentin sera pourtant le seul élément qui tentera de créer un
fond de jeu dans un onze désolidarisé et en manque de créateur, finissant
malgré ses difficultés meilleur buteur du club.
Mal
utilisé, l’opportunité Javier Saviola restera comme l’un des plus gros
gâchis du club.
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