Repéré par Henri Biancheri, Emmanuel Petit intègre très tôt le centre de
formation de l’ASM avant d’effectuer ses débuts chez les pros en 1989, surtout
sollicité en Coupe de France durant le beau parcours monégasque. Titulaire
dès la saison suivante à 19 ans seulement, Petit est un joueur précoce.
Aligné avec Roger Mendy en défense centrale, il
brille très rapidement au niveau national et continental avec une Coupe de
France 1991 à la clé, ce qui lui vaut d’intégrer très tôt l’Equipe de
France de Michel Platini. En 1992, la défense qu’il forme avec Mendy est tout simplement considérée comme l’une des
plus solides d’Europe, à la suite d’une saison exceptionnelle mais vierge
de titre.
Déjà très marqué par la défaite de
son équipe en finale de la
Coupe des Coupes 1992, Petit se retrouve injustement sous
les feux de la critique lors du fameux match France-Bulgarie (1-2) qui
coûta la Coupe
du Monde 1994 à la
France. Petit entame alors un difficile passage à vide,
marqué de plus par des blessures et des repositionnements.
Il faut dire que Emmanuel Petit
s’avère légèrement fragile physiquement mais aussi psychologiquement.
Personnalité attachante, il est un des seuls acteurs du monde du football à
dire ouvertement ce qu’il pense : Sur le milieu, sur les
« bouchers », sur la corruption marseillaise de l’ère Tapis, mais
aussi sur lui-même, ne manquant jamais de critiquer vertement ses propres prestations.
Un joueur de caractère donc, mais pas caractériel.
Techniquement, Petit est un
footballeur hors pair, disposant de qualités de placement et de relance
abouties, d’un bon jeu de tête et d’une activité toujours plus soutenue sur
le terrain. D’abord défenseur central appliqué, il se révèle aussi très
polyvalent, aussi à l’aise au poste de latéral gauche que de milieu
défensif ou relayeur.
Une particularité qui va sans doute
quelque peu le desservir puisque entre 1994 et 1996, il sera sans cesse
baladé pour les besoins de l’équipe. Bien que très précieux, sa carrière
toute personnelle patine un peu.
C’est lors de la saison 1996/1997,
lorsqu’il se stabilise définitivement au poste de milieu défensif, que
Petit entame sa métamorphose. Joueur clé de l’une des plus grandes équipes
de l’histoire du club, il se révèle bien plus fort et bien plus complet
qu’auparavant, lui valant enfin un retour en Equipe de France.
Enfin Champion de France et après 9
ans de football professionnel à Monaco, Petit quitte logiquement la Principauté à 27
ans pour répondre à l’appel de son mentor Wenger
à Arsenal. Il y prendra encore une dimension supplémentaire. 1998 sera son
année : Doublé coupe/championnat avec Arsenal et Champion du Monde
avec la France,
il est alors le meilleur milieu défensif de la planète.
Malgré un léger passage à vide,
Emmanuel Petit reste un des plus grands joueurs ayant évolué à l’ASM,
marquant les esprits à tous les niveaux : Fidélité, Performances et
Titres.
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