Né à Rome, mais de nationalité
argentine, Delio Onnis
débute sa carrière dans le club d’Amalgro avant
de rejoindre le plus grand club de Gimnasia La Plata
où il se forge une réputation de buteur. Repéré par le Stade de Reims, il s’engage
en France en 1971 et inscrira pas moins de 39 buts en deux saisons. Sa côte
n’est pourtant pas énorme par rapport aux autres stars étrangères du
championnat, ce qui va laisser le champ libre au modeste club de Monaco
pour l’engager. Et pourtant, Monaco signe bien là le plus gros coup de son
histoire, une recrue absolument hors-norme pour le calibre monégasque de
l’époque.
C’est
ainsi que Delio Onnis
va entrer dans la légende du club de la principauté. En 7 saisons à l’AS
Monaco, Onnis va devenir le plus grand buteur de
l’histoire du club, faisant trembler les filets à 230 reprises pour une
moyenne de 33 buts par saison. Evoluant sans protège-tibias, Onnis n’est pourtant doté ni d’une technique ni d’un
physique exceptionnel. Mais il à pour lui un sens du but extraordinaire qui
le place loin, très loin au dessus des attaquants de son époque. Renard des
surfaces par excellence, il possède en toute simplicité la science infuse
du placement, un instinct de grand prédateur chassant à l’affût et la
faculté de ne jamais, au grand jamais louper toute véritable occasion. Bien
sur dépendant des travaux de ses ailiers, en particulier de Dalger avec qui il forme le plus grand duo d’attaquant
de l’histoire du club, Delio Onnis
sait aussi se créer ses propres occasions, ne laissant aucun répit aux
défenses adverses. El Tano (« l’italien ») comme il est surnommé est
capable de transformer la plus infinitésimale erreur de l’adversaire en or.
Onnis, lucide sur sa situation, sait qu’il
n’existe que par ses buts et il ne décevra jamais.
Malheureusement
pour Onnis, Monaco, grand club des années 60,
traverse la plus noire période de son histoire en ce début de décennie 70
et après trois saisons difficiles, il ne peut empêcher la relégation du
club en 1976. Mais le retour de Lucien Leduc au poste d’entraineur va
permettre la résurrection de l’ASM. Onnis et les
siens accomplissent ainsi l’exploit d’être sacré Champion de France 1978
l’année de la remontée en D1. Dès lors, Monaco ne quittera plus jamais le
haut du classement et enchaine rapidement avec la Coupe de France 1980
remporté aux dépends de Orléans. Une finale où Onnis
se distinguera encore par sa capacité à tromper l’adversaire, transformant
un coup-franc en but alors que la défense orléanaise n’avait pas encore
pris le temps de se replacer. Même le cadreur de la télévision fut pris de
court et le but ne fut jamais enregistré pour la postérité.
Cette nouvelle roublardise sera le dernier
exploit du buteur sous le maillot monégasque. Avec à l’attaquant argentin.
Déçu d’un tel traitement, Onnis décide de quitter
Monaco et rejoint Tours puis Toulon mais sans jamais renier « ses
globules rouges et blanches ».
Malgré
tous ses buts, Onnis ne finira pourtant que deux
fois meilleur buteur du championnat sous les couleurs du club, devant se
battre avec son compatriote Carlos Bianchi pour
le titre honorifique. Mais il remportera 3 fois de plus cette distinction
sous les maillots de Tours et de Toulon avec qui il brillera jusqu’au terme
de sa carrière, octroyant quelques regrets pour le club de la principauté
qui peine à lui trouver un successeur.
La plus
grosse déception de Onnis
restera son absence de carrière internationale. Considéré en argentine
comme un italien, il ne sera jamais jugé sélectionnable, d’autant plus
qu’avec Bianchi, Kempes
et Maradona dans son effectif, la sélection albiceleste
ne se sentait pas le besoin d’un nouveau chasseur de but, si bon soit-il.
Bien qu’il
n’a pas eut l’occasion de se forger un palmarès à la hauteur de son talent
et de son efficacité, Delio Onnis
ne s’est pas contenté d’être entré dans la légende de l’AS Monaco car il
est aussi en bonne place dans le panthéon du football français en étant le
plus prolifique buteur de l’histoire du championnat de France. Avec la
bagatelle de 299 buts à son actif dans D1, un record inaccessible, Onnis est et restera à jamais le plus grand des buteurs.
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