Eté 1987, Monaco troque sa
décevante paire danoise Busk/Lerby
pour un autre binôme britannique cette fois. Le premier, Mark Hateley, est un attaquant à l’allure purement latine
mais au jeu typiquement britannique. Le second est un meneur de jeu au look
bien Anglais mais dont le sens de la créativité en fait un joueur à la mode
continentale. Son nom : Glenn Hoddle. Arrivée sur
le Rocher sous l’impulsion d’Arsène Wenger pour
seulement 750
000 Livres, le jeune trentenaire aura en seulement
deux (trop courtes) saisons marqué les esprits comme personne en
Principauté.
Véritable créateur-régulateur sur
le terrain, personnalité attachante à la ville, Hoddle,
ancienne star adulée de Tottenham, où il fut élu
meilleur joueur de l’histoire du club, n’a pourtant jamais été prophète en
son pays. L’Angleterre a toujours rechigné à voir en lui un joueur
d’exception dans un football qui ne colle pas avec les qualités d’artiste
du joueur.
A Monaco, son style de jeu beau,
pur et racé s’est parfaitement marié avec l’équipe de la Principauté. Evoluant
en toute liberté de consigne, Hoddle aura
pleinement pu faire parler son talent et son génie créatif. Réalisant un
nombre de performances exceptionnelles à Monaco, il est bien difficile
d’illustrer convenablement sa contribution monégasque par un simple match
de championnat, une simple passe de génie en Coupe d’Europe ou un simple
but venu d’ailleurs à la dernière seconde d’une rencontre. Tout simplement
parce qu’aucune de ses performances ne marque plus que les autres, tout ou
presque n’est qu’une succession de jouissance alliant inspiration élégance
et efficacité.
Homme clé du titre de Champion de
France remporté en 1988, où il distribua caviar sur caviar à son
compatriote Hateley, Hoddle
s’est aussi avéré être un redoutable finisseur comme en témoigne ses 18
réalisations lors de la saison suivante. Sept du droit, six du gauche,
trois de la tête et deux sur penalty : l’archétype même du joueur complet. Wenger avouera le plus sérieusement du monde ne jamais
avoir pu déterminer si « Glenny » était droitier
ou gaucher.
Malheureusement pour Monaco, à
l’entame de sa troisième saison monégasque et alors âgé de 33 ans, Hoddle se blesse gravement au genou et est contraint de
mettre un terme à sa carrière de joueur au haut niveau.
Avec Hoddle,
Monaco tenait sans doute à cette époque là le meilleur joueur du monde !
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