Grande
réussite du centre de formation de l’ASM, Henry profite d’une hécatombe un
soir de match de la saison 1995 pour être aligné avec l’équipe une à 17 ans
seulement. Dès lors, il quitta la
CFA pour s’entraîner avec les pros, se distinguant à
chacune de ses entrées en jeu. La saison suivante, son intégration dans
l’équipe est totale et le joueur déjà efficace mais Tigana, très habile
lorsqu’il s’agit de lancer les jeunes, comme il l’a fait à Lyon, le ménage
constamment pour ne pas le « griller ». Henry se retrouve donc en
concurrence avec Ikpeba dans le rôle de premier suppléant du duo
Anderson/Madar.
Ce
n’est qu’a partir de la saison 1997 que Thierry
Henry acquiert le statut de titulaire en même temps qu’un statut de « phénomène », tel que le
titre à sa une le quotidien « L’Equipe ». Avant-centre à
l’origine mais positionné à gauche de Anderson, en faux ailier, Henry forme
avec l’attaquant brésilien un duo remarquable. Complices sur le terrain
comme à la ville. Henry pour la percée, Anderson pour la finition. Même au
niveau continental et sans expérience, Henry rayonne comme en témoigne ses
prestations face à Newcastle. Dès lors, il ne faudra pas attendre la fin de
la saison et le titre de champion remporté haut la main pour voir
d’innombrables clubs européens faire le pressing pour s’attacher les
services du jeune prodige. Ce qui amènera au premier caprice de celui que
l’on nommera plus tard la « Diva », qui signe illégalement un
précontrat avec le Real Madrid avant de prolonger à Monaco.
La
saison suivante, avec l’éclosion de Trezeguet, Monaco jouit de la doublette
la plus convoitée d’Europe et Thierry Henry ne cache pas son envie de
répondre favorablement à chacune des sirènes étrangères. Leurs performances
aussi bien en championnat qu’en Ligue des Champions ou en sélection de
jeunes crèvent littéralement l’écran. Une saison qui les propulse très
rapidement en équipe de France en manque de buteur, et à une victoire en
Coupe du Monde 1998.
Décidé
à entrer en conflit avec la direction pour partir à Arsenal qui l’a
contacté de manière douteuse, Henry entraîne dans son combat un Trezeguet
attiré par la Roma. Il
faudra toute l’autorité de Campora pour « mâter » les deux joyaux
du Prince. Mais si Trezeguet se remet vite au football, Thierry Henry en ce
début de saison 1999 traîne littéralement la patte. Monaco pouvant lever
une option d’une saison supplémentaire dans le contrat de Henry si ce
dernier atteint un certains nombre de matchs joués, la « diva »
fera tout pour ne pas atteindre le quota. Fantomatique toute la première
partie de saison, c’est Campora lui-même qui, exaspéré, va chercher à se
séparer de son joueur dès l’hiver. L’offre prudente de la Juventus sera
acceptée et Monaco brade Henry afin de retrouver une certaine sérénité dans
le groupe.
Thierry
Henry est sans doute le joueur le plus talentueux jamais passé par le
centre de formation de l’ASM et confirmera plus tard tous les espoirs
placés en lui. Malheureusement, l’homme ne fut pas à la hauteur du joueur
et laisse à Monaco le souvenir amer d’un enfant gâté et d’un mercenaire.
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