Monaco
réussit un énorme coup sur le marché des transferts lorsque le club de la Principauté signe
Marcelo Gallardo pour 5 ans et seulement 45 MF,
durant l’été 1999. Recruté sur l’insistance de Jean-Louis Campora qui souhaitait de nouveau amener de l’ambition
et du spectacle au Louis II, Marcelo Gallardo,
star en Amérique du sud, est considéré comme l’un
des tous meilleurs footballeurs argentins. Multiple champion d’Argentine et
champion d’Amérique du sud avec son club formateur de River Plate, Gallardo s’était très jeune imposé comme le meneur de
jeu de la sélection albiceleste. Cependant,
plusieurs blessures viennent gêner sa progression à partir de 1998,
refroidissant les plus grands clubs européens et permettant à l’ASM de
remporter la mise pour une très modique somme.
« El Muñeco » ne tarde pas à
s’imposer comme le meilleur joueur du championnat de France. Bien que
décalé sur le côté gauche du terrain afin de laisser une place à Ludovic Giuly, Marcelo Gallardo est
le principal artisan du titre de champion de France 2000. Il dispose du
panel complet du très grand meneur : qualité technique, conduite de
balle, vision du jeu, changements de rythme, précision des passes et
adresse sur coups francs, lui permettant de réussir des exploits personnels
autant que de faire briller ses coéquipiers. Un festival qui ne manquera
pas d’agacer quelque uns de ses adversaires comme le montre les deux traquenars « olympiens ». A Lyon, où il subira un
traitement bien particulier, mais surtout à Marseille où il sera agressé en
coulisses par l’entraîneur adjoint de l’OM. Un épisode choquant pour
Marcelo, qui ne se sentira pas assez soutenu, la direction souhaitant
calmer le jeu afin de faciliter les futurs transferts des Marseillais Luccin et Porato. Cette
saison d’extra-terrestre sera toutefois belle et bien récompensée par ses
pairs avec le titre de meilleur joueur du championnat. Sa cote est
désormais estimée à 250 MF.
Au
cours de sa seconde saison, dans une équipe en difficulté, dû à
l’affaiblissement qualitatif de l’effectif, Gallardo
va tout de même produire une excellente prestation. Certes, son emprise sur
le jeu monégasque est moins importante que lors de sa saison hors norme en
2000, mais le meneur argentin est encore une fois l’atout majeur de
l’équipe, finissant meilleur passeur du championnat.
La
troisième saison de l’argentin s’avèrera en revanche extrêmement délicate.
Elle révèlera notamment le plus gros point faible du
joyaux monégasque, sa faible constitution physique qui avait jadis
refroidie les ardeurs italiennes à son encontre. Souvent blessé, Gallardo a toutes les peines du monde à reprendre son rythme
et l’équipe de la
Principauté, bien mal renforcée, sombre dans les
bas-fonds du classement. Pour ne rien arranger, le joueur entre en conflit
larvé avec le nouvel entraîneur Didier Deschamps, qui n’apprécie guère la Gallardo
dépendance de son équipe. Gallardo n’aura ainsi
pu briller que de manière ponctuelle.
La
saison 2002/2003 s’avère pourtant pleine de promesses. Après un mondial
passé sur le banc de touche avec l’Argentine, Marcelo semble revenir plus
fort que jamais après une première journée très convaincante. Mais un
nouvel attentat marseillais mettra à mal son retour au haut niveau. Alors
que sa prolongation de contrat proposée par Campora
n’est pas homologuée à cause de l’interdiction de recrutement du club, le
renouveau sportif monégasque se fait sans l’Argentin, poussé sur le banc
par une convaincante paire Rothen-Giuly. Dès lors, Didier Deschamps ne laissera plus la
possibilité à Gallardo de s’exprimer, à
l’exception de quelques fins de matchs où le joueur en manque total de
confiance sera rongé par l’empressement et l’énervement. En fin de saison,
après une victoire en Coupe de la
Ligue dont il sera l’un des artisans, Gallardo
réclame son départ à un an de la fin de son contrat et se laisse séduire
par le projet marseillais. Refusant, sous l’impulsion de Deschamps, de
renforcer un concurrent direct, la direction monégasque propose à
l’Argentin une résiliation à l’amiable assortie d’une forte somme d’argent,
à la condition de ne pas signer dans un club français. Gallardo
retourne ainsi à River Plate par la petite porte.
Marcelo Gallardo restera comme l’un des plus talentueux joueurs
ayant évolué à Monaco. Ses exceptionnelles performances au cours de sa
première moitié de carrière monégasque s’inscrivent dans le panthéon des
hauts faits du club de la Principauté. Un bilan malheureusement terni
par deux saisons loupées.
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