Youssouf
Fofana est un de ces joyaux africains qui se
révèlent aux yeux de l’Occident lors de la Coupe d’Afrique des Nations. Joueur surdoué et
surclassé, il s’engage à l’AS Cannes avant que le club en difficulté
financière ne le prête puis le cède définitivement à l’AS Monaco.
Fofana est un joueur explosif et fantasque, déroutant
adversaires comme coéquipiers. Feintes de corps, accélérations foudroyantes
et tirs puissants symbolisent le jeu du « Brésilien
africain ». Cependant, Fofana doit encore
apprendre le métier lorsqu’il débarque à Monaco, pêchant par un manque de
constance au cours des matchs où ses phases lumineuses ponctuelles ne
compensent pas toujours ses moments de flottement et de discrétion.
Diamant
brut à tailler, il n’en est pas moins un formidable atout pour l’équipe de la Principauté qui
ne l’utilise pas autant qu’il le mériterait, la faute à un inamovible Bruno
Bellone. Les deux joueurs ne donnant leur pleine mesure qu’au poste
d’ailier gauche, leur association n’était pas possible. Il ne lui faudra
pourtant que deux saisons pour évincer le titulaire au poste, et pousser un
Bellone, que l’on disait ancré à vie sur le flanc gauche de l’ASM, à
monnayer ce qui restait de son talent ailleurs.
Seul
élément « champagne » d’un champion de France 1988 sage et
appliqué, Fofana va fournir quelques sublimes
prestations au cours des saisons suivantes, se transcendant tout
particulièrement en Coupe d’Europe, mais il ne règlera jamais vraiment une
certaine forme d’intermittence. Aussi, lorsque sonne le glas du 433 au
début des années 1990, pour des formations plus prudentes à deux
attaquants, c’est Fofana qui va être le plus
souvent sacrifié par Wenger.
Par la
suite moins vif que durant sa jeunesse et diminué par une importante
blessure, ses rentrées seront de moins en moins fracassantes et il dû
s’expatrier à Bordeaux pour retrouver du temps de jeu.
Le
meilleur de Fofana faisait de cet ailier gauche
un véritable joueur d’exception capable d’illuminer à lui seul un match
fermé et moribond, c’est avant tout ce que l’on retiendra de lui durant ces
8 saisons passées au club.
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