Forgé par le tout nouveau centre de formation de
l’ASM, Bruno Bellone intègre l’équipe professionnelle au cours de la saison
1980/1981 et gagne sa place de titulaire dès la saison suivante, avec
l’arrivée à la tête de l’équipe 1 de Gérard Banide, son formateur. Comme
pour Amoros, sa progression sera fulgurante en club comme en sélection,
bousculant toute les hiérarchies.
Il faut
dire que Bellone, qui se fixe sur l’aile gauche de l’attaque déborde de
talents. Véritable force de la nature, le natif de Toulon est un joueur
puissant, capable d’accélérations redoutables. Pourtant systématiquement
accroché au sol, il jaillit, bondit et percute sans relâche. Doté d’une
frappe hors du commun, son tempérament intrépide et son culot lui permet de
surprendre systématiquement l’adversaire dans les derniers mètres. Mais
au-delà de sa frappe de mule, sa véritable force est sa capacité armer ses
tirs sans élan et avec une vitesse redoutable, et pourtant sans perdre en
puissance et en précision. Sa marque de fabrique étant de déborder de
manière fulgurante pour conclure d’un centre ou d’une frappe brossée à la
trajectoire improbable, capable de détourner tout obstacle récalcitrant.
Son sobriquet « Lucky Luke » étant le meilleur moyen d’illustrer
sa spécialité d’artilleur rapide et précis. Seule ombre au tableau, ce
gaucher exclusif est moins à l’aise de son droit.
Pendant 6
saisons, Bellone va faire les beaux jours de Monaco et former avec son ami
Manuel Amoros qu’il trouve les yeux fermés le plus redoutable flanc gauche
de l’histoire du club. Durant cette période, Bellone sera aussi durablement
installé dans le groupe France, étant de toute les grandes campagnes des
bleus (1982, 1984, 1986), marquant même le second but décisif en finale de
l’Euro.
A partir
de 1987, Bellone marque légèrement le pas. Ayant usé beaucoup de sa
fraicheur, son jeu explosif en pâtit quelque peu. Pendant ce temps là,
Monaco s’est trouvé un nouvel ailier gauche, irrégulier et fantasque mais
au potentiel énorme en la personne de Youssouf Fofana. Aussi lors de
l’arrivée de Wenger, il est demandé à Bellone d’évoluer sur le flanc droit
de l’attaque, pour finalement être poussé vers la sortie alors que la
saison 1988 était sur le point de commencer. Celui que l’on croyait installé à vie sur le flanc gauche de l’attaque
monégasque doit donc quitter Monaco et ne retrouvera jamais le son niveau
monégasque.
Par la
suite, Bruno Bellone sera victime d’une très sévère blessure à la cheville droite,
suivis d’une lourde rechute qui met prématurément un terme à sa
carrière, à seulement 28 ans. Une fin gâchée pour un si grand joueur.
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