Le 442 Losange de
Jean Tigana
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La Tactique
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Brève chronologie
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Membre du carré magique de
l’équipe de France des années 1980, Jean Tigana
tente très tôt d’installer à Monaco un 442 avec pour point central le milieu
de terrain. La mise en place du dispositif date de la saison 1996 qui
permet de mettre à jour plusieurs certitudes et révèle les besoins pour
optimiser la formation. Avec un groupe parfaitement adapté, le 442 Losange
prend sa pleine mesure au cours des saisons 1997 et 1998 malgré un effectif
rajeuni. Le dispositif est abandonné au début de la saison 1999 à cause du
remaniement au milieu.
D’une manière générale, Tigana a su entre recadrages et reconversions adapter
avec réussite son effectif à sa formation fétiche.
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L’animation
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Le dispositif de Tigana est caractérisé sur le terrain par une très
forte possession de balle. L’équipe impose son jeu à l’adversaire, un jeu
qui se veut posé et construit à l’aide d’un enchaînement de passes de courte
distance.
Ce jeu appliqué se caractérise
par une avancée lente et appliquée, qui doit être comblé par d’incessants
changements de rythme afin de déstabiliser l’adversaire. Ainsi, si la
construction est lente, le tempo lui est souvent rapide.
Chaque élément de la formation se doit d’être bien en
place, évoluant dans un périmètre bien déterminé, le tout formant un bloc
compact et se découvrant peu. Les mouvements se font donc de manière
coordonnée.
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Les Besoins
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Cette formation nécessite avant
toute chose des joueurs disciplinés. La qualité technique y est
primordiale. Avec cette tactique centrale, les joueurs doivent en effet
savoir évoluer rapidement dans un petit espace. De manière individuelle, la
formation de Tigana dépend avant tout d’un meneur
de jeu très créatif et de deux milieux relayeurs disposant d’un important
volume de jeu afin de répondre aux besoins défensifs et offensifs.
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La Variante (433)
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Sans trahir les valeurs
essentielles de son dispositif, Jean Tigana utilisera
selon les circonstances une variante plus offensive de sa formation à
travers un 433. La bonne solidité de son bloc défensif lui permettra de
sacrifier un élément au milieu de terrain afin d’aligner 3 attaquants avec
un avant-centre et deux ailiers. Cette mesure plus audacieuse fut en mesure
d’exploiter au maximum la richesse et à la qualité du capital offensif mis
à sa disposition.
Cette variante sera soit
adaptée au cours d’une rencontre afin de débloquer une situation difficile,
soit utilisée dès le départ afin de faire rapidement la différence.
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Saison 1995/1996
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La Saison
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C’est au cours de cette saison
que Jean Tigana prend la tête de l’ASM. N’ayant pas encore pu modeler le groupe à son image,
la mise en place de son dispositif se fait au prix de quelques
dysfonctionnements. Il faut près d’une demi-saison avant que ne se détache
un 11 type où Boli, Petersen, Ikpéba et Valéry
sont plus ou moins écartés.
Si par la suite le 442 losange
fonctionne plutôt bien, la réussite tiens plus aux qualités individuelles
des joueurs alignés qu’a un réel équilibre collectif.
Le jeu n’est pas encore d’une
totale fluidité et la formation souffre parfois d’un déséquilibre au milieu
de terrain, cependant les performances individuelles de Scifo
et de Anderson permettent d’obtenir de prompts résultats, comme en témoigne
la 3ème place finale au classement.
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Les Joueurs
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La défense monégasque est à la base
une défense à plat mais qui ne se découvre que très peu pour jouer le
hors-jeu. Franck Dumas s’impose comme le véritable patron de la défense et
évolue plus souvent comme le dernier défenseur, laissant généralement Thuram charger l’attaquant adverse. Eric Di Méco, fort de son passé d’ailier profite toutefois de
la prudence du milieu gauche Viaud pour exercer quelques montées.
Legwinski et Viaud, souvent supplées par
Puel sont les deux éléments les plus défensifs du
milieu de terrain. Disposé plus haut que Legwinski,
Viaud viens souvent soutenir le premier cité.
Disposé en tant que relayeur
droit, Ali Bénarbia est beaucoup plus offensif
que son compère de gauche Viaud. L’international algérien est moins à
l’aise dans les tâches défensives et fait d’abord parler ses qualités
individuelles et son explosivité pour soutenir le meneur Enzo Scifo.
Cadre de l’équipe, Enzo Scifo est l’organisateur attitré de la formation.
Joueur relativement lent, l’expérimenté meneur belge cherche par un jeu de
passes très variées à bousculer la formation adverse. Il s’écarte parfois
sur la gauche afin de donner de l’espace à Bénarbia.
En attaque, Sonny Anderson
évolue en pointe et laisse Madar ou Ikpéba décrocher et tourner autour de lui. L’avant-centre
brésilien disposé assez haut, tente constamment de se démarquer et s’engage
souvent dans des actions individuelles. Il s’impose en effet comme le point culminant de la formation que
recherche systématiquement Scifo, Bénarbia ou Madar afin de conclure
les actions.
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Saison 1996/1997
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La Saison
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La deuxième intersaison de Tigana lui permet de mieux équilibrer son effectif
notamment en recrutant John Collins. Le seul départ de taille, Lilian Thuram étant compensé par l’arrivée de l’international
espoir Djetou.
Monaco débute la saison avec
une charnière centrale Dumas-Djetou et un milieu
composé de Petit, Collins, Bénarbia et Scifo. Perdant tour à tour Petit et Scifo
pour de longues indisponibilités, l’entraîneur monégasque va remodeler ce
qui se révèlera être l’équipe Championne de France. Djetou
passe en milieu défensif, Grimandi prenant sa
place en défense, Legwinski s’impose à droite
tandis que Bénarbia enfin à son vrai poste de
meneur fait oublier Scifo. En attaque, l’éclosion
définitive de Henry et la résurrection d’Ikpéba
viennent tour à tour soutenir Anderson.
Au retour de Petit, c’est avec
un groupe de 13 titulaires en puissance que le club rattrape son retard sur
Paris et remporte le titre avec une avance conséquente, en développant un
jeu collectif parfait combiné à une solidité défensive sans faille.
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Les Joueurs
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Barthez participe pleinement au
jeu de l’équipe en effectuant systématiquement des relances propres
directement dans les pieds des attaquants.
En défense Dumas se plait à
couvrir le stoppeur Grimandi et le milieu
défensif Djetou. Posté juste devant la charnière
centrale, ce dernier évolue presque en temps que deuxième stoppeur et
verrouille tout tentative adverse vers le centre.
Plus haut, Collins et Legwinski sont les joueurs les plus actifs de l’équipe
et alternent travail défensif et offensif. Puissant et endurant, Collins
prête volontiers main forte à Djétou dans
l’entrejeu tandis que Legwinski qui se révèle à
ce poste de relayeur droit fait parler sa vélocité et sa jolie conduite de
balle.
Bénarbia se révèle être la véritable
plaque tournante de la formation. Habile dribbleur, le meneur se plait à
évoluer dans les hostiles et petits périmètres adverses, adressant de
nombreux ballons à ses attaquants.
En attaque, Anderson reste
l’indéboulonnable buteur, soutenu soit par Henry qui se positionne en faux
ailier gauche et exploitant ses frappes enroulées, soit par Ikpéba plus à l’aise sur le côté droit. Ce qui vaut
parfois à Tigana de les aligner tout trois
ensemble. Les trois attaquants vont évoluer beaucoup plus bas que de
coutume, ce qui leur permet d’exploiter les espaces pour prendre de vitesse
la défense adverse lors des passes en profondeur de Bénarbia.
Bien ne n’ayant plus de poste
attitré, Petit sera systématiquement sollicité pour prendre les rôles de
Collins, Djetou, Grimandi
et Martin, toujours avec succès.
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Saison 1997/1998
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La Saison
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Victime de son succès, la
formation de Tigana attise les convoitises et le
club ne peut retenir tout le monde. Tigana perd
malgré lui Anderson et une grosse partie de sa défense (Petit, Grimandi et Blondeau) pour se
renforcer avec des joueurs moins expérimentés. Malgré les difficultés et un
effectif rajeunis, Tigana saura maintenir le cap,
à a faveur d’un milieu de terrain clé inchangé et de l’éclosion de Trezeguet et Sagnol, et ce
malgré les blessures de N’Doram et Spehar, principales recrues en attaque. Un peu moins
solide défensivement, la qualité et la fluidité du jeu des Champions en
titre reste inchangées tandis que la puissance offensive ne souffre pas de
la perte de Anderson. Le club fini avec une bonne 3ème place et
une superbe prestation en C1.
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Les Joueurs
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La défense est le secteur le
plus remanié de l’équipe et le bloc sera souvent changé en cours de saison.
A gauche, Pignol et Léonard se disputent le
poste. A droite Sagnol recruté en tant que
défenseur central s’impose avec brio au poste. Très offensif, le joueur
exerce des montées ravageuses et effectue des centres précis, ce qui
apportera une nouvelle solution offensive inédite sur les côtés dans une
tactique d’origine centrale. Au centre, Dumas reste l’indéboulonnable
taulier associé surtout à Konjic, solide garde du
corps, mais aussi à Irles et Djetou.
Le dernier cité reste avant tout le
milieu défensif de l’équipe, même si Diao ou Da
Costa reprennent ponctuellement le flambeau. Moteur de l’équipe, le milieu
de terrain Champion de France reste inchangé et constitue le garant de la
qualité du jeu, et ce même si Collins, Legwinski
et Bénarbia doivent s’adapter au style Trezeguet.
En effet la où avec les flèches
Anderson-Henry l’attaque jouait dans la
profondeur, Trezeguet systématiquement en pointe
évolue en temps que point de fixation, réclamant davantage de ballon dans
les pieds. Bénarbia saura parfaitement s’adapter
aux besoins du jeune buteur tandis que le travail de Sagnol
sera un atout supplémentaire pour atteindre Trezeguet
dans les airs.
Avec Trezeguet
en pivot associé à Henry à sa gauche s’engouffrant dans les espaces ou Ikpéba à sa droite percutant et provoquant, l’attaque
monégasque est aussi complète que variée. Mais la plus faible solidité
défensive de l’équipe conduira Tigana à
n’utiliser les trois en même temps que dans d’extrêmes recours.
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Saison 1998/1999
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La Saison
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En perdant Collins et Bénarbia, le club met fin au carré magique qui fut le
garant du jeu fluide de l’équipe. Pour pallier ces manques, Tigana qui a déjà recruté Giuly
au cours de la saison dernière signe le gaucher Franck Gava afin de
reconstituer la paire lyonnaise. Enfin, le club offre les clés de
l’animation à Lamouchi en lieu et place de Bénarbia.
Avec ces remplacements poste
pour poste, l’idée de Tigana est de maintenir le
cap du 442 losange et reformer un collectif semblable avec les nouveaux
arrivants. Malheureusement, avec la perte sur blessure de Legwinski et la nécessité d’aligner Djetou
en défense, le milieu de terrain composé de Da Costa, Gava, Giuly et Lamouchi se révèle
trop tourné vers l’offensive et très friable défensivement.
Ne disposant plus des joueurs
adaptés dans une équipe qui encaisse beaucoup de buts, Tigana
abandonne très tôt dans la saison son 442 losange en se concentrant sur un
renforcement du secteur défensif.
Ayant beaucoup de mal à trouver
une solution adaptée, il jette l’éponge à la mi-saison. Il sera supplée par
Puel qui redressera la barre de manière
spectaculaire en adoptant le plus souvent le dispositif en vogue du
moment : le 442 carré.
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Les Joueurs
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Si l’effectif en défense reste
inchangé, des indisponibilités successives interdisent Tigana
d’aligner le même quatuor à chaque match en ce début de saison. Ce qui
pousse entre autre l’entraîneur à faire appel à Djetou
en défense. Dans l’entrejeu, c’est un Da Costa moins solide qui prend sa
place.
Avec la longue indisponibilité
de Legwinski, Tigana se
résout à tester un duo Gava-Giuly au poste de
relayeur en s’appuyant sur leur côté respectif de prédilection et Lamouchi en meneur. Hors les deux anciens lyonnais se
révèlent bien mal à l’aise dans des positions si reculées. Peu entraînés au
repli défensif, leurs allants naturels conduit à évoluer très haut, ce qui
amène à un grave déficit d’équilibre avec pour seul verrou Da Costa.
De plus, l’entente entre les
trois individualités offensives du milieu de terrain n’étant pas rodée, le
jeu peine à trouver les attaquants et surtout Trezeguet
qui en est totalement dépendant et ne peut plus donner sa pleine mesure.
Henry et Ikpéba quant à eux, ne sont pas au mieux
de leur forme.
Cette situation compliquée de
début de saison met fin au 442 losange de Tigana,
qui cherchera à renforcer son secteur défensif en associant deux véritables
stoppeurs à Dumas.
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