Le 442 Carré de
Didier Deschamps
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La Tactique
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Brève chronologie
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Après avoir cherché sans succès
pendant près d’une saison et demie un dispositif tactique efficace, c’est
sur une initiative des joueurs et de Jean Petit que Deschamps adopte le
système du 442 carré à la fin de l’année civile 2002. Inspiré du 442 de 2000, Deschamps hérite
d’un système clé en main dont il modifiera l’animation afin de mieux coller
à sa conception du jeu. Le système sera maintenu avec un certains succès
jusqu’à la fin de la saison 2004 puis abandonné début 04/05. Mais en
difficulté cette saison-là, Deschamps adopte de nouveau le 442 carré faute
d’autres solutions viables.
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L’animation
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Le dispositif tactique de Deschamps n’a pas la même
animation que le Monaco 2000. Il est moins dominateur que son cousin et
s’appuie davantage sur l’exploitation des contres. Un jeu de passes
directes est adopté afin d’engager une avancée rapide du terrain et de
profiter au maximum des espaces laissés par l’adversaire. Cette avancée passe
par les ailes dans le but de contourner rapidement la défense adverse. Ce
dispositif laisse donc peu de place aux initiatives et s’appuie sur des
enchaînements travaillés et bien maîtrisés. Face à une formation bien en
place, l’équipe use de transversales afin de se créer elle-même les
espaces. Etaler le jeu au maximum étant par ailleurs le meilleur moyen d’écarter
le bloc défensif adverse et de créer des brèches pour les attaquants. Enfin
le système défensif s’appuie sur le système de zone où chaque élément de
l’effectif est responsable de son propre périmètre.
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Les Besoins
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Le système utilisant des combinaisons éculées, il est
indispensable pour déstabiliser l’adversaire que la formation puisse créer
le danger aussi bien à gauche comme qu’à droite. Elle se base donc sur la
symétrie avec la nécessité de disposer de deux milieux offensifs excentrés
auxquels on ajoute de préférence deux défenseurs latéraux
« offensifs ». D’une manière générale, le dispositif laisse peu
de place à l’inspiration et nécessite surtout des joueurs sachant se fondre
dans le collectif plutôt que de fortes individualités.
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La Variante
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Peu disposé à saborder un
dispositif qui fonctionne bien, Didier Deschamps utilisera une variante de
sa formation mais en jouant sur le profil des joueurs alignés et non sur le
dispositif tactique utilisé. On notera en exemple la titularisation du
milieu Giuly en attaque et celle du défensif Cissé en milieu offensif.
Selon les joueurs « reconvertis », la formation peut s’engager
sur un profil plus défensif ou plus offensif. Ce procédé est un des piliers
du mode de fonctionnement de Deschamps, qui amène des résultats mitigés.
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Saison 2002/2003
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La Saison
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Après le désastre de 2002,
l’équipe de la principauté entame une nouvelle saison difficile sous la direction
Didier Deschamps, ce dernier éprouvant les pires difficultés à trouver un
système cohérent. Mais en fin d’année civile 2002, sur une initiative
conjointe de Petit et de certains joueurs, Didier Deschamps expérimente
avec succès un 442 carré inspiré du Monaco de Puel en 2000. L’expérience
est reconduite et engendre une série d’excellents résultats pour le club
qui se lance même dans la course au titre de Champion de France.
Malheureusement pour le club de la principauté, l’Olympique Lyonnais finis sa
saison en trombe et remporte de peu le titre suprême. Une victoire en Coupe
de la Ligue
viendra tout de même consoler l’équipe de Ludovic Giuly.
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Les Joueurs
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La charnière centrale composée
de Rodriguez et Squillaci
s’impose d’abord physiquement, même si Squillaci se révèle plus propre et
plus éclairé que son compère. Une solide présence aérienne permet notamment
de compenser la faiblesse de Roma dans ce domaine. A droite, les prudents
Cubilier et El-Fakiri renforcent une défense bien en place tandis que Evra
s’affirme surtout par son rôle offensif en soutien de Rothen.
L’entrejeu est composé d’un duo
très complémentaire. Zikos puis Bernardi exercent une grosse activité de
récupération là où Marquez joue sur sa science du placement pour bien
intercepter et sur sa technique pour relancer avec précision. Sur coup de
pied arrêté, Marquez ou Squillaci font profiter l’équipe de leurs talents
aériens pour apporter une solution offensive supplémentaire.
L’animation offensive est
exercée par les deux milieux offensifs Rothen et
Giuly et par l’attaquant de soutien Prso. A gauche, Rothen se comporte
comme un joueur de couloir en multipliant les courses et les centres. Il
bénéficie de l’appui de Evra avec qui il enchaîne
les combinaisons. A droite, Giuly se révèle plus
altruiste que de nature afin de bien servir ses attaquants. Devant, un Prso
très disponible et très mobile exerce une grosse activité et multiplie les
solutions malgré une vitesse d’exécution réduite.
Le trio se met ainsi au service
de Shabani Nonda afin de le mettre dans de bonnes dispositions pour
marquer. Ce dernier, qui reçoit énormément de ballons, participe donc peu
au jeu et se concentre exclusivement à la conclusion des actions.
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Saison 2003/2004
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La Saison
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Surfant sur les acquis de la
saison passée, l’AS Monaco prend très vite la tête du championnat de France
avec son désormais traditionnel 442 carré. Effectuant d’aussi bons
résultats en phase de poule de Ligue des Champions, Monaco est même
l’équipe la plus performante d’Europe en cette fin d’année 2003. Courant
toujours plusieurs lièvres à la fois au printemps, le club va subir
quelques contrecoups. Le groupe est de qualité mais est faible en quantité.
Les prestations sont de plus en plus poussives tandis que la formation de
Didier Deschamps, parfois trop stéréotypée montre quelques limites.
L’équipe se transcende malgré tout en Ligue des Champions et réalise de
nombreux exploits, sacrifiant les coupes nationales et même le Championnat
de France qui était pourtant presque acquis. Devant jouer sa saison sur la
seule Ligue des Champions, le club de la principauté passe malheureusement
au travers de sa finale. La saison bien qu’exceptionnelle ne sera pas
récompensée à sa juste valeur.
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Les Joueurs
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Avec Rodriguez, Squillaci et
Givet, la charnière centrale s’assure lors de chaque rencontre d’une
doublette physique dévouée et sérieuse. La domination dans les airs de
cette défense compensant toujours avec brio le seul gros défaut de Roma.
Devant les deux défenseurs
centraux, une seconde « charnière centrale » vient doubler le
dispositif. Les deux milieux défensifs Zikos et Bernardi, au plus haut de
leur carrière respective forment un des entrejeux les plus hargneux
d’Europe. Ce carré compact et totalement dévoué à la défense permet aux
deux latéraux Evra et Ibarra d’exprimer pleinement leurs potentiels
offensifs en se servant de Rothen et Giuly comme point d’appui.
Devant, Rothen repique moins vers
le centre et se concentre exclusivement à son rôle d’ailier. Le gaucher
combine avec Evra ou Prso pour rechercher quasi systématiquement la tête de
Morientes. A droite, Giuly, de nouveaux très
percutant, profite d’un Morientes souvent « organisateur » pour
se positionner en pointe et marquer de nombreux buts.
En phase d’approche, Morientes
se positionne souvent très bas pour participer à la construction du jeu,
permettant à Giuly de se retrouver très souvent en position de marquer.
Impérial dans les airs, l’avant-centre se mu malgré tout en véritable pivot
afin de concrétiser les actions. Il est soutenu soit par Adebayor, soit par Prso, tout
deux très actifs.
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Saison 2004/2005
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La Saison
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Eprouvant les pires difficultés
à trouver des remplaçants viables à Rothen et Giuly, Didier Deschamps
souhaite mettre en place une nouvelle tactique basée sur trois attaquants
centraux dont un reculé, le tout émancipé de toute dépendance envers un
milieu organisateur. L’entraîneur monégasque recrute alors trois attaquants
(Chevanton, Kallon et Saviola) auquel viens s’ajouter Adebayor déjà au
club. Malgré plusieurs tests, le résultats s’avère être un désastre et
Deschamps se voit contraint de revenir au 442 carré. Problème, à
l’exception de Plasil, il ne dispose d’aucun spécialiste du poste et aligne
alors Kallon et Saviola au milieu. Sans aucun fond de jeu, l’équipe
naviguera à vu et accomplira quelques résultats intéressants uniquement à
la faveur d’exploits individuels.
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Les Joueurs
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Dans un bloc défensif quasi
inchangé qui voit tout de même le niveau général marquer le pas, le nouveau
défenseur Maicon s’adapte difficilement au football européen. Latéral très
offensif, Maicon multiplie les montées ravageuses et laisse trop souvent
son couloir sans surveillance.
Lorsqu’il se montre plus
prudent, le brésilien éprouve les pires difficultés à se coordonner avec le
reste de la défense et il n’est pas rare de le voir couvrir l’attaquant
adverse alors que ses partenaires tentent de jouer le hors-jeu. A gauche,
privée de Rothen en point d’appuie, Evra se fait en revanche bien plus
discret offensivement.
Dans le domaine offensif, le
dysfonctionnement est bien plus important et généralisé. Pour faire fasse à
un déficit dans la construction du jeu, il n’est pas rare de voir le bloc
défensif sauter par-dessus les « organisateurs » et adresser de
longues balles à Adebayor. Par ailleurs faute de créateur de métier, les
attaquants Kallon ou Saviola se succèdent à droite du milieu de terrain,
n’arrivant à briller que ponctuellement lors d’actions individuelles. A
gauche, Plasil, plus à sa place se révèle être le seul véritable
dépositaire du jeu, mais il reçoit peu de ballon et ne peut assumer seul
une si grande responsabilité.
En pointe, Adebayor est l’offensif
recevant le plus de ballons, principalement des balles hautes. Mais
l’attaquant togolais, peu en phase collectivement avec le reste de son
attaque exploite bien mal ces ouvertures.
Chevanton et Saviola, sevrées
de ballons à cause du jeu déficient de l’équipe choisissent trop souvent
l’option individuelle afin de concrétiser le peu d’occasions dont ils
disposent. Toutefois les deux avants-centres, parfois en combinaisons avec
Kallon seront les seuls grâce à leur qualité techniques à créer ponctuellement
du jeu.
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